Les décorations de Noël — Paroisse de l'Immaculée Conception

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Les décorations de Noël

Le sapin, la crèche, les bougies: l'histoire de ces décorations de Noël...

Le sapin

Parmi tous les attributs profanes de la fête de Noël, le sapin s’impose comme le plus célèbre et le plus répandu, trônant indifféremment chez les athées et chez les croyants. En témoigne avec éloquence le chiffre de cinq millions et demi d’arbres vendus chaque année en France au cours du mois de décembre.

À l’instar des Romains (qui décoraient leurs demeures de verdure pendant les Saturnales) ou des Scandinaves (qui plantaient lors des fêtes de Yule un sapin paré de torches et de rubans multicolores), les chrétiens s’attachèrent au symbole de l’arbre toujours vert.

Si cette tradition ne remonte officiellement qu’à quelques siècles, bien des témoignages attestent l’ancienneté de sa symbolique. Ainsi des mystères du Moyen Âge, dans lesquels le paradis terrestre était figuré par la présence d’un sapin, arbre du Bien et du Mal évoquant la permanence de la vie, l’abondance et la prospérité dans une nature tout entière dévolue à la mort.

Mais c’est en Alsace, aux alentours du XVe siècle, que le « culte» du sapin aurait véritablement pris naissance. À preuve, l’édit pris par les autorités locales pour limiter le pillage des forêts, tant la quête des « arbres de Noël» était importante à cette époque de l’année.

Il fallut toutefois attendre encore bien des années pour que cette tradition régionale parvienne jusqu’en France, via l’Allemagne, l’Autriche et la Tchécoslovaquie. Ce n’est qu’en 1837, en effet, que la princesse Hélène de Mecklembourg, belle-fille du roi Louis-Philippe, fit officiellement ériger un arbre de Noël sur la place des Tuileries. L’initiative dut plaire, puisque l’impératrice Eugénie n’hésita pas à s’engager personnellement pour favoriser le développement de cette coutume, qui prit toute son ampleur dès la fin du XIXe siècle.

On notera, enfin, que les différentes décorations utilisées pour le sapin de Noël sont toutes porteuses d’une puissante symbolique de vie, de fertilité et de croissance : les boules par leur rondeur caractéristique, qui renvoie au cercle des fruits, des astres et des planètes, les guirlandes argentées, tout à la fois représentatives du givre, de la glace et de la lumière, les guirlandes lumineuses, qui déclinent toutes les couleurs de la lumière, et les étoiles, qui font directement référence à l’étoile du berger ayant guidé les Rois mages sur le chemin de la crèche.

La crèche

La réalisation de la première crèche (du latin scripia qui signifie mangeoire) revient à Saint François d’Assise, chante de l’amour de Dieu, des hommes et de la nature dans un quotidien fondé sur la pauvreté choisie. Imaginons un peu… Nous sommes en l’an 1223 et les fidèles qui se rendent à l’église de Greccio (Italie) pour la célébration de Noël découvrent une représentation de ce que put être la nuit de la Nativité du Christ à Bethléem. Un tableau VIVANT où tous les personnages bibliques – Marie, Joseph, l’enfant Jésus, l’âne et le bœuf, les bergers et les moutons sont incarnés par des êtres bien réels que tout un chacun croise chaque jour dans le village. Et cette vision les émerveille. Dès lors, l’idée se propagea de loin en loin et sauta les frontières jusqu’à ce que l’installation d’une crèche dans les églises puis dans les maisons devienne plus qu’un usage, une tradition. Avec des personnages en bois, en argile, en cire cette fois… L’une des premières crèches publiques apparaît ainsi à Prague au milieu du XVIè siècle sous l’impulsion des Jésuites. Au XVIIIè siècle, en Italie, les riches Napolitains mettent un point d’honneur à réaliser de belles crèches dont l’originalité est d’enrichir le décor d’objets et personnages représentatifs de la vie urbaine ; idée que l’on trouve également dans les crèches provençales qui font la part belle aux « santons » (petits saints en langue provençale) qui évoquent les différents artisans et objets de la vie locale. En France, la Révolution et ses interdits favorisent la création de crèches familiales dont le succès ne s’est jamais démenti.

 

Des crèches remarquables
La crèche de Grignan (Drôme provençale) est sans doute la plus grande du monde – 1 126 mètres carrés et plus de mille santons ! – avec son village provençal composé de quelque quatre-vingt maisons de plus d’un mètre de hauteur, construites avec les mêmes matériaux que celles de la région et dont les toits sont recouverts de 60 000. La crèche, qui couvre 1 116 m2, est animée par plus de 1 000 santons. À l’écomusée du santon (Fontaine-de-Vaucluse), qui ne regroupe pas moins de 2 000 figurines, on peut contempler la plus petite crèche qui soit avec ses 39 santons tenant dans une coquille de noix.

 

Les bougies

Clartés vivaces dans les nuits les plus longues de l’hiver, les bougies font également partie des grands symboles de Noël, même si leur dimension mystique – dans la Bible, par exemple, leur lumière renvoie à la chaleur, à la pureté et à l’illumination de la parole divine – s’est peu à peu effacée au bénéfice de leur simple aspect esthétique.

Reste toutefois que les nombreux rites et superstitions qui s’y attachent sont plus ou moins teintés d’un fond religieux. C’est ainsi qu’autrefois, à Marseille, trois bougies allumées représentaient la sainte Trinité, tandis qu’en Auvergne, les trois cierges symbolisaient les absents, les défunts… et les futures naissances.

Au Danemark, on allume deux bougies seulement : l’une pour l’homme et l’autre pour la femme ; la première à s’éteindre désignerait celui des deux époux qui décèdera en premier.

En Angleterre, enfin, gare au mauvais sort si la bougie de houx, allumée à l’aube, s’éteint avant la nuit.